Deux places pour le futuroscope.
Ce vingt-trois Mars au terminus de l'Espal, c'est la Sibérie.
Le printemps se fait balayer par le vent au moment précis où Hugo dit : « Sors de la maison avant qu’elle ne brûle Héloïse ». Les minutes qui suivent la pièce sont silencieuses, Hugo pleure, les tours d’architectures soviétiques nous dominent. Nous longeons les rues, empruntons celle de Hongrie, puis tournons vers celle de Bulgarie. Ma douleur est tellement moins noble que celle de Marguerite Duras que mes yeux restent secs. Des minutes et des minutes de suspicion tapent à mes tempes, Hugo me dit de fuir mais je reste statique. Au téléphone demain, ses mots m’écorcheront tant qu’il faudra enfin lâcher prise. Au téléphone, je tenterai de sauver les apparences. Lorsque je raccrocherai pourtant quelque chose de si fort se sera tordu en moi que ma respiration se coupera. Entre de violents spasmes je pleure, enfin.
Nous avons fait demi-tour, nous rejoignons l’occident côte à côte. Les urbanistes on le sens de l’humour pour avoir donné à toutes ces rues bordés de bâtiments en béton armés des noms de pays de l’est. Nous quittons les tours soviétiques, nous quittons la Russie. C’est presque ironique de terminer ce « non-voyage en transsibérien » au cœur du Mans.
Les petites piqûres de Frida Kahlo valent mieux que mille de mes mots.